Maslenitsa russe

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Le 17 mars, les chrétiens orthodoxes célèbrent le dimanche du Pardon, qui clôt la semaine de la Maslenitsa, qui symbolise l’adieu à l’hiver et l’arrivée du printemps. Elle dure sept jours, suivie par le Carême, 55 jours avant Pâques. Dans certains pays, le carnaval (du latin carnem levare, “ôter la viande”) pourrait représenter un équivalent de la Maslenitsa slave.

Histoire de la fête

Selon certains ethnographes, Maslenitsa (“semaine grasse”) remonte à l’époque païenne slave, pour symboliser le passage de l’hiver au printemps. Datée du jour de l’équinoxe vernal, elle était célébrée pendant une quinzaine de jours, sept jours avant le solstice (20-21 mars dans le calendrier moderne) et une semaine après. Chez les Slaves, la fête de l’équinoxe vernal était de fait le rendez-vous de la nouvelle année astronomique.

Avec le temps, la durée de la fête a été réduite à sept jours, qui, après l’adoption du christianisme en Russie, a commencé à marquer la dernière semaine avant le Grand Carême. Les premières descriptions écrites de cette tradition remontent au XVIe siècle.

Le nom de la fête vient de la coutume de cuisiner une variété de plats à base de fromage blanc, de crème aigre, de crème, de beurre, d’œufs, de poisson et d’autres produits animaliers, excluant, selon les canons de l’Église, la viande. La tradition des repas abondants était liée avant tout aux rituels de la fête slave de l’équinoxe de printemps, et après l’adoption du christianisme, aux longues restrictions imminentes. Contrairement à la tradition populaire, selon l’Église l’orthodoxe, la semaine précédant le carême est réservée à la préparation au dimanche du Pardon.

Symboles et attributs

Les blinis (crêpes russes) constituent le repas principal pendant ces jours de fête. Selon une croyance populaire, plus on mange de crêpes, plus l’année sera heureuse et riche. Les Slaves de l’Est les utilisaient comme symbole du Soleil. Durant la Maslenitsa, des festivals folkloriques, des jeux, des descentes en luges et bon nombre d’autres activités ont lieu. L’attribut principal de la fête est l’effigie qui symbolise l’hiver et la mort, traditionnellement fabriquée au cours des premiers jours de la semaine, en paille ou en bois. Elle est placée sur une colline de neige ou un traîneau, pour finalement être brûlée sur un feu de joie.

La tradition en Russie

Après la révolution de 1917 et l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, la Maslenitsa, comme de nombreuses autres fêtes, a été reconnue comme un “vestige de l’époque de la bourgeoisie”. Toutefois, elle n’a pas été officiellement interdite, car la fête n’était pas considérée comme religieuse et restait essentiellement païenne. La tradition a été relancée dans les années 1960, et la célébration proprement dite, appelée “Adieu à l’hiver russe”, a généralement lieu pendant les derniers jours de Maslenitsa. À cette époque, des événements culturels publics, des foires à crêpes et des forteresses de neige pour enfants étaient notamment organisés.

Le premier important festival Grande Maslenitsa a eu lieu à Moscou du 11 au 17 mars 2002, organisé par le gouvernement de Moscou le 19 février 2002. Depuis lors, des festivals similaires ont lieu chaque année à Moscou et dans d’autres villes russes. Les parcs de la capitale accueillent les festivités, où sont organisés des foires, des concerts de groupes folkloriques, des jeux et des concours.