Vedomosti: les présidents russe et azerbaïdjanais ont discuté de projets logistiques

Vladimir Poutine et Ilham Aliyev

Revue de presse Russie – Service d’information TASS

La rencontre en tête-à-tête entre les présidents russe et azerbaïdjanais, Vladimir Poutine et Ilham Aliyev, la première depuis la présidentielle russe de mars et la présidentielle azerbaïdjanaise de février, a eu lieu à Moscou le 22 avril. La dernière visite du dirigeant azerbaïdjanais en Russie remonte à près d’un an, en mai 2023, lors de pourparlers tripartis avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian et d’entretiens séparés avec M. Poutine, rappelle Vedomosti.

Selon Niyazi Niyazov, expert des questions de sécurité du Caucase du Sud, les deux dirigeants ont discuté tout d’abord de la mise en œuvre de projets régionaux communs, dont celui du corridor international Nord-Sud, qui devrait relier la Russie à l’Iran et à l’Inde via l’Azerbaïdjan. Bakou pourrait en outre proposer aux entreprises russes de participer à la reconstruction du Haut-Karabakh et à la coopération dans le secteur de l’énergie. De son côté, l’analyste politique Artour Ataïev fait remarquer qu’une rencontre entre les deux dirigeants était prévue depuis longtemps, les participants devant coordonner leurs positions sur les problèmes des contacts bilatéraux et du développement régional.

Cette visite du président azerbaïdjanais à Moscou intervient dans un contexte de tentatives de règlement arméno-azerbaïdjanais, qui n’a pas abouti à un traité de paix en trois ans. Le 19 avril, l’Arménie a annoncé la première démarcation de sa frontière avec l’Azerbaïdjan, où des affrontements ont lieu depuis trois ans. “Les présidents ont pu soulever le problème de la délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise avec la participation de spécialistes russes”, précise Niyazi Niyazov.

La rencontre se déroule par ailleurs dans un contexte de refroidissement des relations entre Moscou et Erevan, ajoute Artour Ataïev. En témoignent les déclarations du dirigeant arménien autorisant le gel de la participation et le retrait de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dont Erevan ignore les principaux événements. Dans le même temps, l’Arménie renforce sa coopération militaro-technique avec la France et sa coopération politico-économique avec l’Union européenne. “Dans ce contexte, Bakou cherche au contraire à renforcer ses liens avec les États post-soviétiques et la Russie. Par conséquent, l’option d’une intégration plus poussée de l’Azerbaïdjan dans l’espace économique et stratégique commun de l’Eurasie n’est pas exclue”, conclut l’expert.

Photo kremlin.ru